Et bim ! On se retrouve pour un nouveau brassin. Après la recette de pils au malt local il s’attaque au houblon et vous propose de brasser à la maison une SMASH* IPA au houblon de l’Ain.
Alors si votre fourquet vous démange et que l’amertume vous fait saliver, scrollez un peu plus pour découvrir toutes les infos de brassage.
*Single Malt & Single Hop (un seul malt et un seul houblon) parfait quand on débute !
Si vous sautez le pas et que vous êtes novices en matière de brassage à la maison, voilà ce qu’il vous faudra :
Et évidemment, un soupçon de patience, de minutie et beaucoup beaucoup de passion !
C’est à dos de pétrolette que Thibault est allé chercher ses quelques grammes de houblon, la fameuse « épice de la bière ». L’occasion de découvrir l’envers du décor d’une houblonnière et les étapes de transformation des fleurs de houblons en pellets, ces petites croquettes de houblon séché utilisées par les brasseurs.
On ne peut que vous conseiller d’aller à la rencontre de tous ces hommes et ces femmes qui font pousser du houblon dans nos régions françaises et pour les plus curieux, vous pouvez creuser le sujet des filières malt et filières houblon AURA grâce aux épisodes de Change.
Pour nos amis les amoureux du podcast, Lysanne a consacré un épisode sur le houblon. Avec Aline de la brasserie Veyrat, elles décortiquent cette plante aux nombreuses vertus pour le plaisir de nos oreilles !
Niveau matières premières, voici ce qu’il vous faudra pour 20L de SMASH IPA :
Les emplettes sont finies, vous avez le matos et les ingrédients, on peut y aller.
C’est parti pour l’empâtage, l’étape où l’on mélange eau et malt. On chauffe le tout pour créer une pâte homogène que l’on va brasser régulièrement au fourquet (ou à la spatule !) pour activer les enzymes contenues dans le grain. Ces enzymes vont décomposer l’amidon pour le faire devenir sucre, qui sera plus tard transformé en gaz et en sucre. En bon petit chimiste de la bière, voici les étapes à suivre :
Vous l’aurez compris, ce qui nous intéresse c’est le jus sucré obtenu. Il faut donc se débarrasser des céréales épuisées en sucre (autrement dit, les drêches). On passe par une étape de filtration et de rinçage à l’eau chaude pour rincer et récupérer tous les sucres coincés entre les grains.
Mettez la drêche dans une passoire et versez en fine pluie 15,5L d’eau à 78°C. Une fois les 15,5L passés à travers les drêches le liquide restant est appelé le moût.
Nous voici à la troisième étape de brassage, là où la magie du houblon opère. Pendant une heure on va porter le moût à 100°C et ajouter les pellets de houblon en trois fois pour extraire d’abord l’amertume puis l’aromatique. Le Chinook est une variété américaine connue pour ses notes de pamplemousse, d’épices et de pin, parfait pour brasser une IPA.
Soyez attentifs, le houblon ça se respecte !
Psssst ! On vous glisse un truc : à partir de cette étape, l’hygiène doit être IR-RE-PRO-CHABLE. Le désinfectant c’est le meilleur ami du brasseur et l’ennemi juré des vilaines bactéries alors on pshiit pshiit tout ce qui s’approche de près ou de loin du brassin !
Avant de laisser la levure faire ses petites affaires pendant une quinzaine de jours, prenez la densité. Remplissez votre éprouvette de bière et jetez-y le densimètre. Vous devriez être autour des 1060.
10-12 jours après, vous pouvez réitérer l’opération jusqu’à atteindre 1010 de densité. La bière ce n’est pas une science exacte, si vous n’êtes pas à 1010 tout pile mais que votre densité ne bouge plus depuis 2-3 jours, c’est que les levures ont fini leur boulot !
Laissez refroidir au plus proche de 0°C pendant 7 jours environ pour affiner le goût de votre bière.
17 longs jours de patience sont passés il est temps de passer à la refermentation en bouteille. Au programme : l’ajout d’un sirop de sucre pour donner à nouveau à manger aux levures.
Vient l’étape de nettoyage des bouteilles. Faites-les tremper dans une solution désinfectante pendant 10 minutes et vérifiez que rien de traîne au fond. Remplissez vos bouteilles et stockez-les debout pendant 10 jours à température ambiante. Si vous avez bonne mémoire, les levures utilisées sont productives à plus ou moins 20°C donc attention si vous brassez en plein été ou si vos stockez vos bières à la cave !
*Refermentation en bouteille : la technique que nombreux brasseurs utilisent pour gazéifier leur bière naturellement. En ajoutant du sucre et parfois encore un peu de levure au moment de l’embouteillage, une deuxième fermentation se passe dans la bouteille. Le CO2 est dissout dans la bière et la rend pétillante !
Vous avez des questions sur la recette, envie de partager la vôtre ou nous soumettre une idée de bière que Thibault pourrait brasser ? Laissez-nous un commentaire !
Et pour plus de recettes, rendez-vous sur la rubrique Ninkasi Stories du blog, à bientôt !