#WeAreNinkasi
  • Lieu
    Ninkasi Aubière
  • Début 21h00
  • StyleConcert
  • GenreRock
Jeu. 31 mars 2022

DRAGON RAPIDE

L’art pop est une science appliquée, d’un point A à un point B, du début à la fin d’une chanson, puisque c’est tout ce qui s’y passe – des chansons. Le reste dépend de ce à quoi vous carburez.

Dragon Rapide, après un premier album en déclaration d’intention – See the Big Picture, voilà l’image – îles britanniques et continent nord-américain – continue de carburer à l’art du (power) trio, basse poisseuse et mazoutée, batterie et percussions mêlées formant muraille haçiendesque de Glasgow à New York, et les guitares. Des guitares devant, derrière, partout, parfaites, qui disent R.E.M. et Teenage Fanclub, qui disent Gang of Four et Johnny Marr, qui disent que « la vie moderne craint » – peut-être, et encore, parce qu’ici on n’est pas nostalgique, on est inactuel, nuance. Ces guitares seront toujours merveilleusement modernes, merveilleusement inactuelles, merveilleusement pas nostalgiques quand les os des enfants de nos petits-enfants seront redevenus poussière depuis plusieurs myriades de kalpas.

Tout ça serait de peu d’importance s’il n’y avait, donc, les chansons. Et Dragon Rapide, nul en concept, mauvais en name-dropping, incapable de la moindre coolerie, avec sa power pop colorée de psyché et de baggy, offre la plus belle collection de chansons de nos saisons, servies par deux chanteurs qui leadent et qui chœurent dans une joie communicative. Et c’est tellement bon que l’on danse. Et il y a, planquée au milieu, une reprise d’Aimee Mann tellement parfaite qu’on jurerait qu’elle est, aussi, une chanson de Dragon Rapide.